Aide en ligne analyse technique

 
 
1. Pourquoi l’analyse technique : les lacunes de l’analyse fondamentale

L’analyse technique adopte un point de vue différent de celui de l’analyse fondamentale quant à l’estimation des niveaux d’achat et de vente intéressant des titres.

En effet, l’analyse fondamentale, telle qu’elle est mise en œuvre par les analystes des banques (aboutissant ainsi à des recommandations), repose essentiellement sur des ratios financiers relatifs aux fondamentaux de la société.

C’est ainsi que seront étudiés des ratios tels que le rapport cours sur bénéfices attendus, capitalisation sur chiffre d’affaires, niveau d’endettement, … Des normes étant déterminées, elles permettent alors d’estimer le risque associé à l’achat ou la vente d’un titre. Par exemple, une norme assez courante consiste à privilégier les titres ayant un ratio cours / bénéfice par action attendu inférieur à vingt, ce chiffre étant considéré comme un seuil important. De même, un niveau majeur pour le ratio capitalisation / chiffre d’affaires se trouve aux environs de deux.

Néanmoins, cette méthode peut présenter quelques lacunes. Prenons par exemple le cas des valeurs technologiques au début de l’année. Nombreux ont ainsi été les titres dont le ratio cours / bénéfices s’est établi à plus de 100 et le ratio capitalisation / chiffre d’affaires à plus de 10. D’un point de vue fondamental, quelle attitude adopter dans un tel contexte ? Soit l’on tente d’établir de nouveaux ratios propres à la « Nouvelle Economie », ce qui peut nécessiter un certain délai, soit l’on s’en tient à ses ratios initiaux, ce qui aboutit à laisser passer certaines occasions intéressantes.

De plus, il apparaît assez souvent que l’évolution des cours ne traduit pas nécessairement les fondamentaux réels des sociétés, des effets de sur-réaction (tant à la hausse qu’à la baisse) étant courants, notamment par rapport aux annonces.

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2. L’analyse technique pour une meilleure prise en compte de la psychologie

Pour sa part, l’analyse technique part d’un principe financier assez simple : à un moment T du temps, le cours d’un titre reflète précisément toutes les informations disponibles sur ce titre, toute son histoire. Cela est dû au fait que le temps est considéré comme continu, toute variation du cours aboutissant à la détermination d’un nouveau niveau qui lui-même sera la base de référence pour de nouvelles variations. Dès lors, il est donc possible de se fonder sur l’évolution des cours, à différents niveaux, pour tenter de déterminer les évolutions futures les plus vraisemblables.

Néanmoins, cette détermination des sens et des ampleurs de variation ne va pas de soi. En effet, il apparaît assez rapidement que les effets psychologiques (relatifs par exemple aux effets de seuils ou au comportement des particuliers par rapport aux professionnels) peuvent s’avérer tout aussi importants que des considérations purement techniques. Dès lors peuvent se manifester des opinions différentes sur la base d’informations pourtant similaires. C’est même sur ce principe proprement dit que se fonde la détermination des cours, qui traduisent un consensus de marché entre les positions acheteuses et les positions vendeuses.

L’analyse technique ne vise donc pas, en tant que telle, à déterminer des raisons précises à la variation des cours mais plutôt à mesurer l’évolution des ces derniers et, si possible, à déterminer leur comportement futur vraisemblable.

Cette approche permet ainsi de tenir un plus grand compte de la psychologie des opérateurs.

En effet, les mouvements de hausses et de baisses des marchés se font presque systématiquement selon des tendances, de plus ou moins long terme. Celles-ci sont fondées sur l’approche des investisseurs à l’égard des titres, pessimiste (bear) ou optimiste (bull). La situation d’optimisme se caractérise par des cours en perpétuelle hausse alors même que les fondamentaux ne justifient nullement cette hausse. Les ratios sont donc en croissance, ce qui peut amener les analystes à se retirer des titres.

En revanche, c’est souvent lors de ces trends de hausse que les particuliers se convainquent peu à peu de l’intérêt de se positionner à l’achat, alors même que le potentiel de hausse est nettement amenuisé. Cette observation traduit bien l’effet moutonnier des marchés, et partant l’intérêt de figurer parmi les premiers bénéficiaires des mouvements.

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3. L’analyse de Dow et la psychologie des investisseurs à l’égard des annonces

Keynes lui-même affirme dans son principal ouvrage, la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) que « la plupart des investisseurs et spéculateurs professionnels s’occupent moins de faire des prévisions précises à long terme que de prévoir peu de temps avant le grand public les changements à venir de la base conventionnelle d’évaluation ». Cette approche fait suite à l’analyse initiale de Dow, créateur de l’indice éponyme et du Wall Street Journal. La théorie de Dow est au cœur de l’analyse technique et mérite d’être développée.

En effet, Dow a parmi les premiers compris l’importance des notions de « timing » et de réactivité. Son modèle repose sur l’idée selon laquelle, en période de baisse des cours, il existe toujours des investisseurs plus téméraires et mieux informés prêts à acheter en prévision de la reprise(« accumulation par les astucieux », phase "a" sur le graphe), alors même que les particuliers se défont de leurs titres. A cette phase fait suite l’amélioration des résultats de l’entreprise, suscitant l’engouement des investisseurs pour le titre (« imitation », phase "b"). Cette période d’amélioration est alors susceptible d’engendrer une pression à l’achat très forte pour les particuliers, désireux de prendre part à ce qu’ils considèrent être un mouvement sans fin. Cette phase est pour les premiers investisseurs l’occasion de vendre (« distribution par les astucieux », phase "c"), en prévision du retournement qui s’annonce, alors même que l’ensemble des petits porteurs se positionne alors à l’achat…

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Ces différentes analyses partent de points essentiels, qu’il convient de définir clairement. Ainsi, si tout investisseur conçoit le principe d’une hausse ou d’une baisse des cours, encore faut-il déterminer comment cela se traduit graphiquement et sur le plan des cours.

Par exemple, un mouvement haussier se caractérise par des points bas de plus en plus hauts dans le temps, tandis qu’un mouvement baissier se caractérise par des points hauts de plus en plus bas.

Cette façon d’aborder les tendances peut paraître anodine mais elle est tout à fait capitale pour intégrer les principes de construction des indicateurs techniques.

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4. Contrary opinion

Dans le prolongement de la théorie de Dow figure le principe de « contrary opinion », développé par Neill (1954).

Ce système repose sur l’idée selon laquelle, dès lors que tous les investisseurs ont la même opinion au même instant, il est fort peu probable que cette opinion se matérialise dans les faits… En effet, si tous les investisseurs sont optimistes, qui reste-t-il pour acheter ?

Cette approche peut paraître extrêmement systématique et hasardeuse mais elle est se situe néanmoins dans le prolongement logique de Dow.

En effet, dans la théorie de ce dernier, la deuxième phase correspond à une période de plus grande confiance dans le titre, associée à son achat par un nombre croissant d’investisseurs. Dès lors, au début de la troisième phase, l’ensemble des investisseurs positifs sur le titre se sont déjà positionnés à l’achat, tandis que les premiers « astucieux » se défont de leurs titres. Il se pose alors la question de savoir quels vont être les acheteurs qui vont permettre au titre de poursuivre sa hausse ! Le marché aurait même plutôt tendance à baisser dans la mesure où les premiers investisseurs cèdent leurs titres…

Afin d’estimer ces niveaux sensibles, les investisseurs recourent notamment aux sondages d’opinion portant sur la confiance des professionnels : un niveau particulièrement élevé de confiance est susceptible d’indiquer une situation de surachat, précurseur d’un retournement à la baisse. Une situation symétrique pourrait naturellement être observée à la baisse.

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